« Je voulais mourir » – Des Africaines en quête de « kafala » au Moyen-Orient

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De nombreux pays Africains ont interdit le recrutement de travailleurs domestiques pour les pays du Moyen-Orient adhérant au système de la « kafala ».

Dans ce système, les femmes de chambre sont légalement liées à leur employeur et ont des droits limités. Les employeurs peuvent tirer parti de leur situation et beaucoup de femmes sont surmenées, sous-payées et maltraitées physiquement.

Des témoignages de femmes qui se sont échappées et des enregistrements privés montrent un monde d’impuissance et d’abus caché derrière des portes closes.

Près de 2,8 millions de femmes travaillent comme domestiques au Moyen-Orient. Beaucoup se voient confisquer leurs passeports à leur arrivée, et certaines se retrouvent piégés dans des maisons où elles sont surchargés de travail, sous-payés et maltraités physiquement.

Emma Mbura est une sénatrice Kényane qui milite pour le droit des femmes Kényanes qui sont envoyées comme domestiques au Moyen-Orient. Aujourd’hui, elle se rend à l’hôpital pour rendre visite à Mary, une femme de chambre Kényane gravement brûlée dans l’incendie de la maison de son employeur en Jordanie.

Je suis en Arabie Saoudite en ce moment. Si je me fais avoir avec un téléphone, ils le prendront. Sauvez-moi, mes compatriotes Kényans.

« J’étais dans la cuisine. J’ai crié. Madame, c’est moi, Mary. Je brûle. Aidez-moi s’il vous plaît, madame. Quand elle est arrivée … j’ai eu l’impression que quelqu’un me donnait des coups de pied », a déclaré Mary. Pendant un mois, personne en Jordanie, ni ses employeurs ni l’agence de recrutement n’a informé la famille de Mary de « l’accident ». Jusqu’à ce qu’elle a été mise dans un avion pour le Kenya.

Mary a le corps brulé, « Maintenant le monde sait ce qui se passe. En tant que mère, en tant que leader, je ne vais pas m’asseoir et regarder ce genre de m****. Nous ne sommes pas des animaux. Il n’y a plus de commerce d’esclaves », a déclaré Mbura.

En dépit des témoignages de maltraitance, des milliers de femmes du Kenya et du Ghana continuent de s’inscrire dans des agences de recrutement.

« En Jordanie, la demande du marché est destinée aux filles Ghanéennes. Elles sont meilleurrs que les Kényanes », confie Yousef Al Habahbeh, agent de recrutement. « Les Kényanes sont mieux éduqués, mais au Ghana, les filles travaillent plus dur. »

Al Habahbeh n’est accusé d’abus. Mais les abus se produisent souvent à huis clos et ne sont généralement pas signalés.

Certaines femmes cependant s’échappent dans des maisons sûres comme le centre Caritas au Liban où elles sont libres de raconter leurs histoires.

À mon peuple et à l’ambassade : sauvez-moi s’il vous plaît.

« Il est venu où je dormais et m’a dit : Je te veux. Et je lui ai dit : Non, je suis marié. Il a dit : Tu es chez moi, tu dois obéir à mes règles », a déclaré Jessica Ndunge Musili.

Josephine Wanjiru Wambui en sanglot s’est dit « confuse, même souhaitant mourir. C’était difficile. Je ne veux pas m’en souvenir. »

« Je ne pense pas qu’il y ait des droits de l’homme dans ce monde. En aucune façon. Peut-être en Europe mais pas au Moyen-Orient », déclare l’agent de recrutement, Maher Doumit.

En 2012, le Kenya a interdit aux femmes de se rendre au Moyen-Orient en tant que domestiques. Mais récemment, ils ont levé l’interdiction et signé de nouveaux accords avec l’Arabie Saoudite, le Liban et la Jordanie.

Mary Mbela, la femme de chambre qui a été brûlée alors qu’elle travaillait en Jordanie, est décédée des suites de ses blessures un mois après son retour au Kenya. Sa famille n’a jamais été indemnisée. Tandis que la lutte contre le commerce de domestiques se poursuit pour Emma Mbura, « Les filles qui vont au Moyen-Orient sont nos filles. Je ne vais pas partir d’ici avant de s’asseoir ensemble et de nous organiser en tant que femmes. »

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