L’Éthiopie et l’Érythrée signent une déclaration de paix

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Les dirigeants des pays de la Corne de l’Afrique signent un accord de paix conjoint mettant fin officiellement à des décennies de conflits diplomatiques et armés.

L’Éthiopie et l’Érythrée ont déclaré la fin de « l’état de guerre » après des pourparlers historiques entre les dirigeants des pays voisins, dans le cadre d’un accord historique de paix qui verra l’ouverture des ambassades, le développement des ports et la reprise des vols.

Le ministre de l’Information de l’Érythrée, Yemane G. Meskel a déclaré que « l’état de guerre qui existait entre les deux pays a pris fin. Une nouvelle ère de paix et d’amitié a été inaugurée. »

Il a rajouté que les deux pays « œuvreront à promouvoir une coopération étroite dans les domaines politique, économique, social, culturel et de la sécurité. »

L’accord a été signé lundi par le président Érythréen, Isaias Afwerki, et le Premier ministre Éthiopien, Abiy Ahmed, à la mairie d’Asmara, la capitale de l’Érythrée.

Lors d’un dîner organisé par Isaias Afwerki dimanche soir, Abiy Ahmed a déclaré que les relations diplomatiques, commerciales, de transport et de communications seraient rétablies et que les frontières seraient rouvertes.

« Nous avons convenu que les compagnies aériennes vont commencer à opérer, que les ports seront accessibles, que les personnes pourront se déplacer entre les deux pays et que les ambassades seront ouvertes », a déclaré Ahmed.

« Nous allons démolir le mur et, avec amour, construire un pont entre les deux pays », a-t-il déclaré.

Ahmed a quitté Asmara après la signature de l’accord conjoint lundi.

Les deux pays se disputaient depuis 2000 la ville de Badme, point critique du conflit. Une commission des frontières créée dans le cadre d’un accord de paix a statué que la ville faisait partie de l’Érythrée, mais l’Éthiopie a refusé de l’accepter et que les relations normales n’ont jamais été rétablies.

A l’arrivée de Abuy Ahmed au poste de Premier Ministre, il a surpris le monde en acceptant un accord de paix qui a mis fin à une guerre frontalière de deux ans entre les deux pays.

La décision du mois dernier d’accepter l’accord était la plus grande réforme annoncée par le Premier ministre Éthiopien, qui a pris ses fonctions il y a trois mois et a lancé rapidement une vague de réformes, libérant les journalistes et les personnalités de l’opposition.

Il a également débloquer des centaines de sites Web après des années de manifestations anti-gouvernementales exigeant plus de libertés.

Dès la semaine prochaine, Ethiopian Airlines (Éthiopie), le plus grand groupe d’aviation en Afrique reprendra ses vols vers la capitale Érythréenne Asmara.

Ethiopian Airlines achètera également 20% de parts de la compagnie Eritrean Airlines, a déclaré Workneh Gebeyeu, ministre des Affaires étrangères de l’Éthiopie.

Au cours de la visite, les deux pays ont signé un certain nombre d’accords pour la reprise des relations diplomatiques.

Selon le ministre des Affaires étrangères, les deux pays ont mis en place un comité technique chargé de suivre la mise en œuvre des accords conclus entre eux, y compris l’utilisation des ports et des liaisons aériennes.

Les passagers sont tenus d’avoir un visa d’entrée lorsque les vols reprendront la semaine prochaine. Cependant, le comité discutera des moyens d’offrir une entrée sans visa aux passagers à l’avenir.

Le Comité suivra également la mise en œuvre de l’Accord d’Alger, de la Commission des frontières, ainsi que d’autres questions connexes, a-t-il ajouté.

En ce qui concerne l’échange de prisonniers de guerre, le ministre des Affaires étrangères a déclaré que le comité mènera une étude et formulera des recommandations.

Au cours de la discussion entre les deux dirigeants, l’Érythrée a accepté de rejoindre l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et d’apporter sa contribution au bloc de l’Afrique de l’Est, a-t-il ajouté.

L’Éthiopie travaillera à la levée de la sanction imposée à l’Érythrée et au rétablissement de la paix entre l’Érythrée et Djibouti.

Selon l’accord conclu entre les dirigeants Éthiopiens et Érythréens, des ambassades ont déjà été ouvertes dans leurs pays respectifs, a-t-il ajouté, ajoutant que des citoyens séparés pourraient s’unir à leurs familles dès maintenant.

Gebeyeu estime que le Premier ministre Abiy Ahmed mérite un prix de la paix.

Mais la question de Badme se pose toujours. Que se passera-t-il des territoires contestés toujours occupés par les troupes Éthiopiennes ?

En Juin, le Premier ministre a laissé entendre que Badme pourrait faire partie de l’Érythrée, ce qui déclencha des manifestations près de la frontière.

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